Teufelsberg, 2010
Photographies argentiques et xérographies
Production : LE BAL
(...) Cela aurait dû s’appeler ruerologie – de ruere, « tomber, s’écrouler » – et
aurait proposé un autre point de vue sur l’aspect le plus tangible des paysages
urbains en temps de guerre. Ni pittoresque pour peintre d’apocalypse, ni
métaphore pour littérature d’aveugle. Que ce soit effectivement la logique du
chef de chantier, du constructeur, de l’architecte, qui calcule et décrit,
reconstitue et anime pour nous la manière dont « ça » croule,
s’écroule, dont « ça » tombe, bascule, dégringole, s’affale. La ruerologie
serait la science dynamique du ruinisme et des états ruiniformes, une approche
cinétique de l’effondrement. Que s’énoncent, par exemple, les règles et les
lois par quoi puisse être discernée une ruine de temps de paix d’une démolition
causée par un bombardement, un chaos civil d’une apocalypse militaire. (...)
Extrait de
Faire ruines,
Teufelsberg, éditions Filigranes
Jean- Yves Jouannais, 2010